Les Haenyo, littéralement femmes de la mer, 해녀, plongent à près de 20 m tout en retenant leur respiration jusqu’à 2 minutes. Equipées d’un masque, d’un filet et d’un couteau, elles ramènent ormeaux, poulpes, algues, conques et oursins.

Poids attachés au dos des plongeuses

Les femmes de l’île de Jeju commencèrent à plonger pour raisons économiques. Activité traditionnellement masculine, la plongée était lourdement taxée, alors que rien n’était défini pour les femmes. Le métier s’est donc féminisé. Cependant, l’équilibre confucéen qui veut que l’homme soit le pilier de la famille vola en éclats. Les rôles s’étaient inversés: la femme gagnait l’argent alors que le mari s’occupait des enfants et de la maison.

Une délégation envoyée depuis Séoul essaya d’interdire cette pratique en raison de la nudité des travailleuses. En effet, ces dernières n’étaient vêtues que d’un simple pagne en coton.  Aujourd’hui, les Haenyo portent des combinaisons de plongée .

Haenyo, plongeuses de Jeju

Avec l’augmentation des exportations vers le Japon, les haenyo devinrent les moteurs économiques de l’île. Elles se structurèrent autour des Bulteok, sorte de vestiaires en plein air au bord de la plage où les plongeuses se rencontraient avant et après une journée de travail. Elles y s’échangeaient les informations sur la pêche, les événements sociaux et y prenaient les décisions pour la communauté.

Loin des clichés de belles sirènes nageant avec le sourire aux lèvres

Actuellement, 80% des plongeuses ont plus de 60 ans. Cette tranche d’âge ne représentait que 4.6% dans les années 70. Les jeunes filles étant davantage scolarisées et les activités sur l’île s’étant diversifiées, les mères ne désirent plus que leurs filles suivent le même chemin aquatique. En 1950, il y avait environ 30 000 haenyo sur l’île, en 2006 elles ne sont plus que 5 406.

Un musée

Il existe un musée dédié aux Haneyo: http://www.haenyeo.go.kr/

Pour en apprendre un peu plus sur les Haneyo, voici un article sur le site officiel de Jeju et une vidéo.