Cinema

A Killer Paradox : Un diamant noir et brutal

L’histoire d’un jeune homme ordinaire devenu tueur en série et d’un policier acharné bien décidé à trouver le coupable.

Bienvenue dans A Killer Paradox (살인자ㅇ난감), une série qui bouscule les codes du thriller coréen et où chaque personnage a une histoire à raconter, même le chien. Attention, addiction assurée ! 8 épisodes à dévorer.

Loin des clichés habituels d’un cinéma coréen peuplé d’acteurs impeccables, d’appartements stylés et de méchants stéréotypés, ici nous entrons dans une réalité brute pour un voyage peuplé de loosers.

Le réalisateur Lee Chang-Hee nous offre une vision sans fard de la réalité aux personnages imparfaits, marqués par le temps et leur vie personnelle vacillante. Au centre de cette intrigue : le jeune Lee Tang, looser par nature, meurtrier par accident, héros par conviction, interprété par Choi Woo Shik, connu pour son rôle dans « Train to Busan « (2016) et son apparition mémorable dans le formidable « Parasite » (2019).

À ses côtés, le policier dégingandé, suintant et amateur de chewing-gum : Jang Nan Gam, incarné par le charismatique Son Suk-ku que l’on peut voir dans « The Roundup«  (2022).

Et puis, l’obsessionnel Song Chon, ancien flic de son état tout aussi inquiétant qu’indispensable dans cette histoire, incarné par Lee Hee-Joon vu dans « Badland Hunters » (2024). Je pourrais encore continuer jusqu’au moindre figurant, mais évitons d’en divulguer davantage. Grâce à des allers-retours dans le temps, nous découvrons comment ils en sont arrivés là.

La série n’hésite pas à aborder des sujets rarement exploités dans le cinéma coréen, comme la nudité crue. L’esthétique visuelle est également à couper le souffle : un ballet de lumières et d’ombres qui change en fonction de la tension à l’écran, de l’état d’esprit des personnages et des saisons. Le passage d’une scène à une autre se fait aussi par des associations d’objets, tel ce feu rouge se transformant en plaque de cuisson avant une autre scène de meurtre.

La réalisation et l’atmosphère du film sont grandement soutenues par la bande-son oscillant entre la musique classique et l’électronique, en passant par un zest de notes western à la Ennio Morricone.

Comme vous l’aurez compris, A Killer Paradox fait partie de ces oeuvres qui vous entraînent dans leurs mondes pour vous laisser ensuite comme une orpheline quand vient le générique de fin.

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